Débat sur le livre et l'édition

Manque d'auteurs et de réalisateurs

Les auteurs, même s'il en manque, ce n'est pas comme les matières premières. Il ne suffit pas de tomber sur un auteur, ou plutôt sur quelqu'un qui a écrit un livre. J'ai écrit plein de livres. Je ne suis pas pour autant un auteur.  Il n'est pas difficile d'écrire un livre. Ce qui est difficile, c'est d'écrire le livre qu'on a envie d'écrire.

On a beau se répandre en critiques, on est souvent loin de formuler une véritable critique.

Il est facile de dire autre chose que les autres. Il est surtout facile de dire la même chose que d'autres. Il est difficile de dire quelque chose de réellement original. Écrire quelque chose d'intéressant n'est pas facile non plus.
Il en est de même du cinéma documentaire, et du cinéma en général. De nos jours, beaucoup de gens s'expriment via des documentaire, via le cinéma. Il y a des documentaires formidables qui restent dans des tiroirs, et des croûtes auxquelles leurs auteurs réussissent à donner un vaste retentissement. Le référencement est nécessaire. Mais il se heurte parfois à des barrières infranchissables. Alors qu'il y a des réalisateurs qui feraient mieux de travailler dans le référencement, qui confondent le fait de satisfaire les attentes d'un cadre éditorial ou d'un milieu donné, et le fait de réaliser un bon documentaire. En fait, ce sont les bons documentaires qui se heurtent parfois aux pires obstacles.

En peinture, le cas de Van Gogh est le plus célèbre. dans le domaine du film documentaire, il y a des dizaines et même des centaines de milliers de documentaires qui croupissent dans des armoires, dont on perd la trace. Certains sont de purs chefs d'œuvre. Mais ils s'attaquent à des privilèges, à des faits établis. Pour satisfaire les attentes de sensations fortes et de scandales, alors, on produit en série des documentaires sur des sujets plus ou moins bateau.
À propos du génocide de 1994 au Rwanda, on a publié des centaines d'ouvrages. Mais aucun ne réussit à se poser les bonnes questions. Le débat est clos. Aujourd'hui plus personne ne s'intéresse au Rwanda.

Certains oublient en se battant pour qu'on les voient que leurs documentaires ne sont pas les meilleurs, qu'ils ne sont même pas forcément très bons. Il en est de même des livres. La littérature est truffée de croûtes et de plagiats qui gagnent des prix, que l'on porte même aux nues.
On se convainc qu'un livre en vaut la peine à force de lire des éloges à son sujet.
La presse représente une certaine forme de censure. En parlant d'un livre, en ne parlant pas d'un autre, elle censure un auteur. Il en est de même du cinéma documentaire.

Les maisons d'éditions devraient s'improviser haut lieux de résistance. Des ateliers devraient servir à dévoiler les effets de cette propagande.

A Saint-Gilles, Bruxelles, la Maison du livre, comme bien d'autres bibliothèques et structures du même type, propose des ateliers d'écriture. Inutile de dire que c'est quand même particulièrement anecdotique.
Au C.P.A.S. de Saint-Gilles, un atelier citoyen analyse le fonctionnement des médias. Mais, en gros, cela consiste avant tout à visionner des émissions de télévision, ou à débattre avec les rédacteurs de grands journaux. On en sort avec l'idée que la presse représente une sorte de héros. Alors que c'est hélas souvent le contraire. La presse sert avant tout à tout étouffer, à réduire les héros en poussière. Mais on ne parvient pas à s'en apercevoir. Elle excelle dans l'art de faire croire à son lectorat qu'elle découvre des héros, de grands talents, sinon de grandes personnalités. 
Le public des médias a du mal à suivre tant il y en a. Il y a même des stars professionnelles dont la vie alimente les propos de tout un secteur médiatique.
En attendant des artistes, des vrais, souffrent en silence, raclent leur fonds de tiroir, essaient de guérir d'un cancer et de payer leurs dettes. Leur génie reste méconnu. Le fait de lire leurs livres, d'assister à la projection de leurs films ne change rien à l'affaire. Les critiques des médias obéissent à une ligne de conduite bien précise. Ce sont eux qui font l'opinion. Et ils poursuivent des objectifs précis. Personne d'autre. Ils ne parlent pas de ce dont les autres ne parlent pas. Lorsqu'on découvre qu'un réalisateur a déjà fait cinq films et qu'il n'a pas gagné de prix, qu'il n'a pas fait l'objet d'une éloge en première page d'un journal, on se refuse à en parler à la dixième page quand il en réalise un sixième. On comprend qu'il y a anguille sous roche. Ces propagandistes acharnés de la liberté d'expression censurent à tour de bras. Ils ne sont satisfaits d'eux-mêmes que lorsqu'ils ont poussé un artiste au suicide ou lorsqu'il se retrouve à l'asile.  Il ne faut pas vivre en U.S.S.S. pour avoir affaire à ce genre de cas. Écrire, réaliser sont des sports de combat comme disait Pierre Bourdieu.  

L'université elle-même pratique une sorte de désinformation à grande échelle. Dans certains cas, elle produit des thèses mensongères qu'elle porte aux nues en leur attribuant des cotes spectaculaires. Elle étouffe la vérité. Heureusement qu'il existe l'U.R.S.S.. Ou, plutôt, que celle-ci a existé.    

Ne parlons pas de la liberté de la presse.
Certains intellectuels se rebellent contre les pratiques de certains milieux gauchisants, mais cela ne suffit pas à faire d'eux des auteurs en vogue.

Même un super écrivain, un super prof, super doué ne sont que des souris pour le chat s'ils se mettent en travers de la route de l'énorme machine à fabriquer des illusions, qui profite de tout, qui vend et qui achète 95% des richesses mondiales.
Inutile d'essayer d'écrire quoi que ce soit sur le Rwanda, et a fortiori sur le Congo qui ne va pas dans le sens de ce qu'il faut bien appeler de la propagande. Trop de richesses sont en jeu. Trop de profits. Tant pis pour la population de tout un continent. Un des meilleurs recueils de textes de Mongo Beti ne s'intitule-t-il pas Africains si vous parliez. Le silence a une cause.

La concurrence économique engendre une formidable censure que seule parfois une idéologie parvient à remettre partiellement en question. Inutile de dire qu'on n'est pas à un génocide près pour la réduire au silence.  
Il y a des exceptions, des intellectuels qui parviennent à percer le plafond de verre comme on dit, mais leur formidables démonstrations sont sans effet. Elles représentent comme un cheveu dans la soupe que la plupart des gens apprennent à ôter prestement de leur précieux breuvage.
Tel est le cas de Noam Chomsky. Ou d'Angela Davis. J'aime beaucoup Angela Davis. Mais son autobiographie, republiée par les éditions ADEN en français, est à peine compréhensible pour la plupart des gens qui rêvent tous de reconnaissance, de faire la une des journaux ou de rencontrer des vedettes, de vraies vedettes, pas des prisonnières politiques. En Belgique, le PTB et d'autres petits organisations militantes loupent le coche comme on dit sur le plan intellectuel.. On en revient toujours à la même chose, à une histoire qui met au-dessus des autres de purs ectoplasmes, des idioties sans nom, et, en l'occurrence, un courant qui s'imagine qu'il représente une révolution, tout simplement parce qu'il abolit des législations (Dodd-Frank aux U.S.A., ou droit du travail en France et en Belgique) qui empêchent la société de basculer dans le néant.
Forcément l'alternative n'est pas terrible.

Plan

Manque de sens

Auteur, réalisateur manquent de talent. Du moins ceux dont on entend parler.

 

Tout est spectacle

La presse représente un appareil de propagande au service de la stupidité.

 

Manque d'alternative

Même quand on parvient à sortir de l'anonymat, le public fait défaut. Mais, de toute manière, cela arrive rarement.


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Films, livres et documentaires méconnus